vendredi 6 février 2009

Un signe du destin...





Elle s'endort tous les soirs en pleurs
Et le matin venu elle fait taire sa douleur
Elle a retrouvée la force
Comme un chêne et ses vieilles écorces

La journée va être longue
Elle le sait et s'accroche à son petit monde
C'est si triste de ne plus savoir depuis combien de temps
Elle vit avec toutes ces tempêtes et ses tourments

Son cœur bat tellement fort
Mais au fond d’elle tout est mort
Elle rêve encore de rêves de petites filles
Avoir les cheveux au vent et des yeux qui brillent

Elle décide d’aller déjeuner
Dans un petit resto intime loin des yeux de son entourage
Avec une douce musique pour l’accompagner
Pour affronter cette chaise vide en face il lui en faudra du courage

Des petits regards indiscrets sur le côté
Enviant tous ces gens mangeant, riant, dansant
Elle baisse la tête pour ne plus avoir à supporter
La gorge nouée, le cœur serré, se rappelant

Qu’elle aussi elle avait été
Comme ce couple sympa qui s’embrassait
Ou pour eux aussi le monde avait cessé d’exister
Le bonheur laisse une empreinte indélébile qu’on ne peut oublier

Et puis là le sourire d’un étranger
Juste au moment ou elle se levait
Elle ne savait pas encore que depuis un moment il l’épiait
Qu’en lui il avait ressenti tant de sentiments enfouis qu’elle avait réveillés

Rien n’arrive au hasard, c’est un signe du destin
Cette rencontre était écrite, un jour le soleil se lève
Alors que pendant des années on ne croyait plus en ses rêves
Il s’était promis de lui faire oublier son passé, aujourd’hui il lui tient la main.


Mouna Toujani

jeudi 5 février 2009

Une nuit juste lui et moi...



J’avais envie d’être bien
Avec cet inconnu
J'ai suivi mon instinct
Qui me guidait dans cet’rue
Me suis retrouvée dans c’bar
Si tard ce fameux soir
À chercher du regard
Qui me ferait oublier
Il n’est jamais trop tard
Pour toujours qui j’étais

Et je l’ai vu enfin
Adossé au comptoir
Et surtout dans le noir
Il semblait si humain
Je suis allée le rejoindre
Pas b’soin de s’présenter
Que déjà le feeling
Avait fait son effet
C’est si bon si souvent
D’avoir des sentiments

J’avais b’soin d’exister
Besoin de m’ressentir femme
Besoin d’laisser parler
Ma sensualité Je sais le mot est laid
Mais j’avais b’soin de baiser
Avec cet inconnu
Ouais je sais çà çà tue
La vie du quotidien
Et ces gens si malsains
Qui ne savent que juger

Lui n’aurait pas le temps
Aussi d'me critiquer
C’est la chance d’un amant
Que déjà de sa vie
Je me s’rais effacé
Et là en cette nuit
Là enfin j’ai osée
Osée être cette femme
N’être plus que cette femme
Après m’être assouvie

De lui de moi de nous
Je suis sortie sans bruit
En fermant bien l’écrou
Lent’ment maladroit’ment
Vraiment saoulé d’amour
Que je meurs si je mens
R’vu la lumière du jour
Je souriais à nouveau
Comme dans un blanc manteau
A lui seul il avait

Réussi à m’redonner
Un souffle de vie
Et c’est ça qui me plait
Ce petit grain d’folie
Ma vie passe et trépasse
Mais moi je lui souris
Et pas besoin de casse
Perdre l’autre identité
M’a permis de m’r’trouver


Mouna Toujani

mardi 3 février 2009

Un roman ou la passion était extrême...



J'ai pas trop de mal avec ma mémoire
A me souvenir de cette belle histoire
On s'était fait un petit coin de ciel
Ou notre amour était un roman et la passion était extrême

Avec de belles lumières profondes
Qui nous projetait vers un autre monde
Je n'ai jamais pu égarer
Ce que nous avons été...

Tes écrits parlent encore et encore
De cette passion avec une plume en or
Mes pensées seront toujours aussi pures
Même si cette séparation de corps a été la plus dure

Il te pleurera, te désirera, 
Jusqu'à ce que tu reviennes frôler ma peau
Et que tu m'enlaces comme autrefois
C'qu'on n'aimait bien lui tourner l'dos

Au temps, le temps des amants
Ce fameux temps ou on se donnait tant
Ou le plus important c'est ce que l'on ressent
Vivre à sang pour sang nos sentiments

Et aujourd'hui mon temps je le passe
A vouloir revivre ne serait-ce qu'une éteincelle
De ce beau roman d'une passion extrême.
Je t'attends, je suis là où tu m'as laissé, toujours à la même place.

Mouna Toujani 

dimanche 1 février 2009

Ce sont dans les choses les plus simples



                       
 Mouna Toujani.


J'ai dû passer là...


A lire avec cette musique:







Il m'arrivait de rester des heures sur un banc 
Dans un jardin public à regarder les passants
A épier ces amoureux étranges à mes yeux
Ces gens heureux qui riaient aux éclats,
Ces enfants sortant de l'école venant jouer en groupe,
Ces vieux qui me fascinaient par leur sagesse,

La moitié de mon enfance je l'ai passé ainsi
A m’imprégner des autres vu que je n'avais pas de vie
J'étais toujours seule et silencieuse et quand je me faisais une amie
Je lui donnais jusqu'à la dernière goutte de ma tendresse
Sûrement par tristesse,

Elles m'ont la plupart poignardées dans le dos
Je vivais dans un pays de balance et de fachos
J'ai dû porter des mains sales sur mon corps
J'avais 15 ans et déjà plus une enfant
J'ai dû avaler les insultes qu'on me jetait en pleine gueule

Je me suis mariée j'avais 17 ans et un enfant
J'me retrouve maman, très lourde responsabilité
Pour la petite fille qui n'a jamais grandi
Puis les pressions psychologiques
Les reproches d'un mari que je n'ai jamais aimé

Il ne comprenait pas que mon corps le refusait
7 années où j'ai dû assumer jours et nuits ces conneries
Son mépris, sa colère, sa haine aussi
Ces coups je les ai tous encaissé un après un
Et puis j'ai forcé mon destin

J'ai demandé le divorce pas facile quand on vit
Dans un pays comme le mien, aucune aide financière
Tu te retrouves dans la rue avec ta petite tribu
J'avais quand même de la chance j'avais les miens
Ma soeur m'a soutenue, il fallait que je sorte de cette galère

Mois après mois, je me suis forgée une identité
Les années qui ont suivi ne m'ont pas épargnées
J'ai souvent dû ravaler ma fierté 
Faire de petits jdob pour garder ma dignité
Rien  n'a été facile mais le plus dur c'est de s'en sortir

On ne naît pas parfait, mais on le devient
Si on parfait ce que l'on est...
Je suis aujourd'hui, mais j'ai été
Une femme qui aura tout vu, affronté,
Y'a qu'une chose qu'ils n'auront jamais c'est ma liberté d'être... 

 Mouna Toujani.